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Voir la version complète : Syrie: Moscou envisage pour la première fois une victoire rebelle



soltan009
13/12/2012, 17h32
Moscou, allié de poids du président Bachar al-Assad, a jeudi pour la première fois envisagé ouvertement une victoire des rebelles en Syrie, dont la chute du régime n'est "qu'une question de temps" pour l'Otan.
Le gouvernement syrien, qui a perdu ces derniers mois beaucoup de terrain face aux insurgés, a démenti avoir tiré des missiles Scud comme l'ont affirmé un responsable américain et des déserteurs, voyant dans ces "rumeurs" un "complot".
"Il faut regarder les choses en face. Le régime et le gouvernement syriens perdent de plus en plus le contrôle du pays", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, affirmant ne "pas exclure" une victoire de l'opposition.
Selon une source proche de l'ambassade russe à Damas, cette surprenante déclaration s'explique par le fait que Moscou est de plus en plus exaspéré par le refus de tout compromis de la part du régime qui croit toujours pouvoir gagner militairement alors que des négociations sont en cours entre la Russie et les Etats-Unis pour trouver une issue à la crise.
Selon un expert de la Syrie basé à Beyrouth, les Etats-Unis ne veulent pas renouveler la désastreuse expérience de l'Irak, où ils avaient plongé le pays dans le chaos après l'invasion de 2003 et permis à Al-Qaïda et aux insurgés de tenir le haut du pavé, en démantelant l'armée et la Sécurité.
"Ils veulent garder l'armée et les services, en remplaçant bien sûr les plus hauts gradés, afin de maintenir l'unité du pays et d'empêcher les jihadistes de prendre le pouvoir mais il y a un point sur lequel Washington est intraitable c'est le départ de Bachar al-Assad. Et c'est sur ce point que Damas refuse de discuter".
"Je pense que le régime de Damas se rapproche de l'effondrement, je pense que ce n'est qu'une question de temps", a déclaré pour sa part le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen.
A Damas, le ministère des Affaires étrangères a démenti "catégoriquement les rumeurs affirmant que l'armée syrienne a tiré des missiles Scud", selon la chaîne d'Etat.
Un responsable américain sous couvert d'anonymat avait indiqué mercredi que "des Scud (étaient) tombés en Syrie". Et jeudi, un officier déserteur avait affirmé à l'AFP que l'unité à laquelle il avait appartenu avait tiré des Scud contre des régions rebelles.
Nouveaux attentats en banlieue de Damas
Pour Karim Bitar, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), l'usage de Scud "fait clairement partie de la guerre psychologique que livre le régime contre les rebelles et les pays qui les soutiennent".
Avec ces tirs, le régime "souhaite rappeler encore une fois qu'il jettera toutes ses forces dans la bataille, et qu'il n'aura pas de scrupules à frapper fort", explique-t-il.
Dans cette perspective, les militants des Comités locaux de coordination (LCC) ont appelé la population de Damas à protéger les lieux de culte, les sites archéologiques et les dossiers des renseignements afin de juger plus tard les responsables. Les LCC appellent également à "préparer des centres de premiers secours, des abris, des générateurs et des provisions".
De nouveaux attentats ont eu lieu jeudi près de Damas, au lendemain d'une vague d'attaques ayant fait 13 morts dans la capitale, la ville la plus sécurisée du pays, et sa périphérie.
Dix-huit personnes dont sept enfants, ont péri dans l'explosion d'une voiture piégée à Qatana, banlieue sud-ouest de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui fait état de la mort de quatre autres civils dans la ville voisine de Jdaidet Artouz également visée par une voiture piégée. La télévision d'Etat a fait état de huit morts.
Mercredi, trois attaques, dont l'une à la voiture piégée, avaient notamment visé le ministère de l'Intérieur, faisant neuf morts, selon l'OSDH, dont un député et huit militaires.
Le ministre, Mohammad Ibrahim al-Chaar, avait été blessé, selon une source de sécurité, alors que les médias officiels avaient affirmé après l'attaque qu'il allait bien.
Au même moment, l'opposition recevait le soutien de poids des Arabes et des Occidentaux qui l'ont reconnue comme le "représentant légitime" des Syriens.
Selon un premier bilan de l'OSDH, qui a recensé plus de 42.000 morts depuis le début du conflit en mars 2011, 49 personnes ont péri jeudi à travers le pays.



Par AFP | AFP