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sentenza
30/06/2015, 21h30
Les villes, les avenues, les rues et les places publiques sont désormais privatisées par des jeunes qui obligent les automobilistes à payer des frais de stationnement par la force. L’absence de l’ordre et du vrai pouvoir leur ont permis de s’autoproclamer propriétaires des lieux publics. Par : Larbi Mehdi

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En effet, le laisser-aller, l’incompétence et l’absence de l’Etat ont produit dans les villes un phénomène d’appropriation «sauvage» de tout ce qui peut avoir une relation avec le bien commun. Il s’agit d’une situation inédite qui révèle, semble-t-il, l’existence d’un vide politique qui a permis de dresser les Algériens les uns contre les autres. Les ennuis et les conflits qui se développent entre les automobilistes et les «parkingueurs» sont l’un des exemples qui attirent l’attention sur la valeur de l’autorité publique et son utilité pour l’organisation de la vie collective dans l’espace public.

Les responsables politiques ont fermé les yeux sur l’occupation illégale d’un espace censé être le lieu, par excellence, qui relève de l’autorité publique. La démission des responsables politiques et administratifs a donné aux jeunes «chômeurs» l’occasion d’occuper les lieux publics, jour et nuit, afin d’imposer aux citoyens leur propre règle. Il faut rappeler qu’en 2006, Yazid Zerhouni, alors ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, avait voulu mettre fin à l’anarchie qui caractérisait l’espace public. La circulaire réglementaire relative aux «mesures d’encadrement des activités de surveillance des parkings de voitures» n’a eu aucun effet et n’a connu aucune suite.

La présence des jeunes «parkingueurs» s’est, au contraire, renforcée. Ils s’affichent en plein jour et sans aucune crainte pour assurer dans l’illégalité le gardiennage des voitures. Ils brillent en permanence par leur «gilet fluorescent jaune» pour contrôler la circulation et guider les automobilistes afin de leur indiquer les lieux de stationnement, au su et au vu des agents de l’ordre public. Coincés entre les embouteillages et l’absence des parkings réglementés, ces chauffeurs, malgré leur réticence manifeste, cèdent devant l’exigence des gardiens autoproclamés. L’acquittement des frais de stationnement est fixé par ces derniers et tout refus de paiement peut leur entrainer des préjudices, parfois mortels. Ces gardiens autoproclamés font fi de la présence de l’autorité publique et interpellent en toute liberté les conducteurs pour faire valoir leur propre ordre. Pire, leur arrogance s’est généralisée pour atteindre toutes les personnes, y compris les femmes au volant qui sont parfois traitées sans respect. Soumia, une jeune femme mariée, a été agressée en sortant du parking de la daïra de Bir El-Djir, à Oran.

Devant son refus de s’acquitter de la somme de stationnement exigée, le gardien autoproclamé s’est acharné contre elle, violement, en l’insultant grossièrement. L’intervention de son mari a failli lui coûter la vie. Des coups et blessures graves ont été constatés par le médecin légiste du CHU d’Oran. Et malgré le dépôt de plainte des époux, aucune suite n’a été réservée par le commissariat de police territorialement compétent. L’agresseur qui n’a pas été inquiété, continue à «gérer» le parking comme si rien ne s’est passé.

Que peut-on comprendre de cette situation anarchique ? Pourquoi alors les agents de l’ordre public sont-ils présents dans les villes ? A quoi servent leur contrôle et leur encadrement drastique ? A qui profite leur présence dans les agglomérations ? Cette situation n’est-elle pas une faute grave de la part des pouvoirs publics ? L’absence d’intervention rapide pour stopper cette escalade de violence ne prouve-t-elle pas la vacance du pouvoir ?

En effet, les déclarations de Dahou Ould Kablia, autre responsable qui a occupé, lui aussi, le poste de ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, ont confirmé la gravité de cette situation, six ans après sa succession. Il a bien précisé qu’«il n’est plus possible de continuer à s’accommoder du comportement anarchique de jeunes désœuvrés qui s’autoproclament gardiens de parkings (…) l’Etat va placer les parkings publics sous l’autorité de la police».

Aujourd’hui, si le pouvoir n’est pas vacant, pourquoi ces responsables tardent-ils à éradiquer l’anarchie qui règne dans le pays et en finir avec le diktat imposé par des gardiens de parkings en toute impunité ?

Leur intervention pour rétablir de l’ordre afin que les citoyens (es) vivent dans la sécurité et dans la sérénité, n’est-elle pas de leur responsabilité et de leur devoir ?

Pour finir, il faut préciser que la police est une structure publique et sa fonction relève des missions de l’Etat. Elle existe uniquement pour accomplir la fonction de la sécurité des citoyens (es), sans exception, et la préservation de leurs biens physiques et moraux.

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harroudiroi
30/06/2015, 22h15
Une nation de droit

jazalibre
01/07/2015, 13h24
Quand le pouvoir est occuper par leur affaire des autoroute sonatrach etc,, tout le monde devient dictateur:grin: